My body, now that we will not be traveling together much longer
I begin to feel a new tenderness toward you, very raw and unfamiliar,
like what I remember of love when I was young —love that was so often foolish in its objectives
but never in its choices, its intensities
Too much demanded in advance, too much that could not be promised —As though it were that soul, my hand moves over you cautiously,
not wishing to give offense
but eager, finally, to achieve expression as substance:it is not the earth I will miss,
CROSSROADS by Louise Glück via The Marginalian
it is you I will miss.
AG2023_1077767a or still lacking a capacity
“The oceanic feeling for others. She was still beautiful. And still a stranger to vanity, still lacking any capacity for rage.” (ZS)
a time to feel the light
“Before dawn, I buy a coffee at Tom’s Newsstand,
then sit with your big Petit Larousse, La Fontaine,
and my ardor. September is a time to feel the light,
write, scratch out, write, nap, walk, begin again.”
Henri Cole, 107 Water Street
lordly lantern
tall neon doyen
dear to
orated tenderly on art or a trend
learned (Eden Tyndale Lear Eeyore Yoda Erato Leander Leda Troy Dante Donatella Leontyne)
ornately
real
annealed oleander
lonely eye
-Derrick Austin, André Leon Talley
a dignity in need of constant vigilance and protection
“press mischievously upon the scale”
“some knowledge is beyond language”
“a dignity hard won: a dignity in need of constant vigilance and protection” (Zadie Smith, The Fraud)
[Outro]‘Cause it’s mean, so mean
Ya kna’mean?
It’s mean, it’s so mean
Yeah, I know you know what I mean
‘Said it’s mean, so mean
Ya kna’mean?
It’s mean, it’s so mean
I know you know what I mean
Youlogy · Shabazz Palaces
AG2023_1077735a or meaning knows
I now replace desire
with meaning.
Instead of saying, I want you, I say,
there is meaning between us.
Meaning can swim, has taken lessons from the river
of itself. Desire is air. One puncture
above a black lake and she lies flat.
I now replace intensity with meaning.
One is a black hole of boundless appetite, a false womb,
another is a sentence.
[…]
Meaning knows …
Megan Fernandes, Friends with No Benefits
“The film, like life itself, had minimal
plot and extraordinary beauty.
The film, like life itself, was
slow and maniacal.”
Jennifer Bartlett, From “The Hindrances of a Householder”
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Dirk Braeckman via Grimm. “a crucial latency …” in ArtForum.
nos poètes, nos rêveurs, nos fous indomptés
« Je condamne les violences commises par le Hamas, je les condamne sans la moindre réserve. Le Hamas a commis un massacre terrifiant et révoltant », écrit Judith Butler avant d’ajouter qu’« il serait étrange de s’opposer à quelque chose sans comprendre de quoi il s’agit, ou sans la décrire de façon précise. Il serait plus étrange encore de croire que toute condamnation nécessite un refus de comprendre, de peur que cette compréhension ne serve qu’à relativiser les choses et diminuer notre capacité de jugement ».
[…]une des raisons de ce désespoir est précisément qu’ils regardent les médias, et vivent dans le monde sensationnel et immédiat de l’indignation morale absolue. Il faut du temps pour une autre morale politique, il faut de la patience et du courage pour apprendre et nommer les choses, et nous avons besoin de tout cela pour que notre condamnation puisse être accompagnée d’une vision proprement morale.
[…]Personnellement, je défends une politique de non-violence, sachant qu’elle ne peut constituer un principe absolu, qui trouve à s’appliquer en toutes circonstances. Je soutiens que les luttes de libération qui pratiquent la non-violence contribuent à créer le monde non-violent dans lequel nous désirons tous vivre. Je déplore sans équivoque la violence, et en même temps, comme tant d’autres personnes littéralement stupéfiées devant leur télévision, je veux contribuer à imaginer et à lutter pour la justice et pour l’égalité dans la région, une justice et une égalité qui entraîneraient la fin de l’occupation israélienne et la disparition de groupes comme le Hamas, et qui permettrait l’épanouissement de nouvelles formes de justice et de liberté politique.
Sans justice et sans égalité, sans la fin des violences perpétrées par un État, Israël, qui est fondé sur la violence, aucun futur ne peut être imaginé, aucun avenir de paix véritable – et je parle ici de paix véritable, pas de la « paix » qui n’est qu’un euphémisme pour la normalisation, laquelle signifie maintenir en place les structures de l’injustice, de l’inégalité et du racisme. Un pareil futur ne pourra cependant pas advenir si nous ne sommes pas libres de nommer, de décrire et de nous opposer à toutes les violences, y compris celles de l’État israélien, sous toutes ses formes, et de le faire sans avoir à craindre la censure, la criminalisation ou l’accusation fallacieuse d’antisémitisme.
Le monde que je désire est un monde qui s’oppose à la normalisation du régime colonial israélien et qui soutient la liberté et l’autodétermination des Palestiniens, un monde qui réaliserait le désir profond de tous les habitants de ces terres de vivre ensemble dans la liberté, la non-violence, la justice et l’égalité. Cet espoir semble certainement, pour beaucoup, impossible ou naïf. Et pourtant, il faut que certains d’entre nous s’accrochent farouchement à cet espoir, et refusent de croire que les structures qui existent aujourd’hui existeront toujours. Et pour cela, nous avons besoin de nos poètes, de nos rêveurs, de nos fous indomptés, de tous ceux qui savent comment se mobiliser.
Condamner la violence Par Judith Butler (traduit de l’anglais par Christophe Jaquet; AOC)
AG2023_1150374a or the parts as yet unreconciled
“First word, last word,
they sound both civilized and wild,
part human and part bowerbird,
the parts as yet unreconciled.
You keep awake as daylight fails
beside a crib or bed with rails—
first as parent, then as child—
and listen for a sign of death,
each breath in slow pursuit of breath.
Devin Johnston, a poem