comprend sans effort le langage des fleurs et des choses muettes

Élévation

Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,

Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l’onde,
Tu sillonnes gaiement l’immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides;
Va te purifier dans l’air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.

Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l’existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d’une aile vigoureuse
S’élancer vers les champs lumineux et sereins;

Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
—Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes
!

Les fleurs du mal, Charles Baudelaire

He whose thoughts, like larks,
Freely fly toward morning skies,
–Who hovers above life, and knows without strife
The language of flowers and of silent things
!

-translated by Nathan Brown, Verso.


Beauty is not a luxury; rather it is a way of creating possibility in the space of enclosure, a radical art of subsistence, an embrace of our terribleness, a transfiguration of the given. It is a will to adorn, a proclivity for the baroque, and the love of too much.

Saidiya Hartman

“The politics of transfiguration strives in pursuit of the sublime, struggling to repeat the unrepeatable, to present the unpresentable. Its rather different hermeneutic focus pushes towards the mimetic, dramatic and performative.”

Paul Gilroy, The Black Atlantic (Cambridge, 1993), 37; and Seyla Benhabib, Critique, Norm, and Utopia (New York, 1986), 13, 41.

Leave a Reply

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.